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Carnets de recherches
Gravures, poncifs et dessins.
Valérie Robbe 2011.

Valérie Robbe 2011 - Tous droits réservés.

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2 commentaires:

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  2. Valérie Robbe, dentelle de Pénélope.

    Pénélope : sa patience de longue haleine, ses jours d'infimes attentes au feu d'une espérance indéracinable, ses vertiges et ses silences, son abandon à la providence et l'écho des rêves d'Ulysse...
    Pénélope : qui fait et défait l'ouvrage de jour en jour et de ses mains douces et fines...
    Pénélope : la force intrépide au coeur du foyer

    Quelle tension serait la nôtre en cette longue, longue attente au cours de ces mois, de ces années inachevées ?

    J'aime à songer à la mère de Blanche Neige qui coud à sa fenêtre, à la goutte de sang qui tombe dans la neige... Mais ici, nulle trace de sang, ni de rouge, ni de feu.

    "Pénélope" est un objet d'art vraiment très beau, sobre et limpide ; la matière monochrome ivoire, presque monochrome, car on remarque une couture blanche au centre, en est subtile et douce.

    La tendresse et l'obstination de Pénélope apparaissent ainsi dans ce cercle de la roue qui n'en finit jamais ; des filigranes de ce voyage d'Ulysse qui tourne en rond et ne revient pas ; perdu ou amoureux, éperdu et extasié au centre des enfers, sur les îles d'abondance et dans le labyrinthe des méandres de la terre, sacrifié entre les différentes ruses des Dieux.

    L'anneau représente la fidélité, l'attachement ; il est la ceinture du temps qui se déroule. Deux anneaux ici défient la pérennité. La déesse Anna Pérenna : anneau des années donne ici un Commencement : un nouveau cycle.

    Le présent s'inscrit en ces arabesques reposantes, structurées ; traces et empreintes des Noces, robe de mariée, nappe, dentelle d'un mouchoir, ornement ou juste un signe sur le drap quand le lit est défait.

    Les dentelles anciennes deviennent prétexte à distiller la pureté et la jeunesse. Ces gravures ouvragées résonnent en nous. Des aubes sont là, l'enchantement d'un matin blanc, le napperon déposé sur le piano, la nappe sur la table du déjeuner, la lingerie fine, sculpture du corps de la femme, le mouchoir orné, ajouré ; la femme qui file, défile, enfile l'aiguille, et les doigts agiles, souples.

    Le fil blanc : couture circulaire à petit point de nuage ou de neige, une vague toute pleine et ronde qui offre le coeur d'une fleur, comme un sceau, une épiphanie. Un mandala qui unit le haut et la bas, la matière et la lumière en une dynamique végétale qui rappelle également le travail que développe Valérie avec la gravure, le dessin et les pétales de fleurs séchées, lorsqu'elle redonne vie à des pétales ramassés au cours de ses voyages et qu'elle garde dans ses carnets herbiers.

    Bravo ; très prenant et sensible... Un objet précieux comme une rêverie au coeur du jour. Une gravure qui n'est pas silencieuse mais contemplative, transcription d'un rythme graphique, épigraphique.


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